Notre premier commandement chez Piha, c’est d’acheter des cafés qualitatifs uniquement à prix fixe !
Ça veut dire quoi prix fixe ?
Quand on achète à prix fixe cela veut dire que toute la chaîne de l’arbre à la tasse sait comment elle va être rémunérée tout au long de l’année.
Ce système très vertueux quand le marché est bas, permet de sécuriser les producteur.trice.s, car cela leur permet d’envisager leur futur plus sereinement, que ce soit en rémunération nette mais aussi dans l’investissement de leurs outils de production (transition écologique, modernisation d’infrastructures…)
Cours du marché de L’Arabica à New York
Cela peut paraître extrêmement basique mais dans le café, les prix fixes, c’est très rare… Environ 95 % du café mondial est acheté par différents acteur.trice.s (exportateurs, traders, torréfacteurs industriels, distributeurs…) en fonction du cours du marché de l’Arabica à New York et il se trouve que depuis 2017, le marché était très bas.
Il est même tombé en dessous de 0,88 cents€/les 453g (Cours en dollar/livre) à différentes périodes quand le coût de revient pour la plupart des pays producteurs est estimé autour des 1,77 cents€/453g.
Cours de l’Arabica depuis 2012 calculé en cents dollars/livre
Conséquences
Le fruit du travail des parents producteur.trice.s n’étant pas assez rémunérateur, les jeunes générations ont préféré migrer vers les villes, comme l’Europe a pu le vivre dans les années 50 avec l’exode rural.
D’autres se sont tournés vers des cultures plus rémunératrices comme la Coca en Colombie ou le Khat en Ethiopie.
Enfin certains ont préféré migrer vers des terres potentiellement plus prometteuses du point de vue économique mais avec les drames humains que l’on connaît.
La montée des prix du café est-elle une bonne nouvelle ?
Oui, et encore oui !
Chez Piha, nous sommes fiers d’avoir pu soutenir la filière pendant ces années noires pour la production, car le café est notre passion et nous ne souhaitons qu’une chose, c’est que les différents acteur.trice.s de notre filière puissent vivre dignement de ce beau produit, surtout quand il est tourné vers la qualité.
C’est pourquoi, nous allons évidemment continuer à acheter nos cafés à prix fixes, mais même de notre côté en achetant de cette manière, la hausse actuelle du marché va occasionner une hausse des prix de nos cafés.
Comme vous pouvez le constater, le prix de l’arabica a doublé depuis un an et nous sommes enfin arrivés au seuil de rentabilité pour la filière. C’est une bonne nouvelle, même si nous ne sommes pas dupes. Les personnes qui font fluctuer le marché ne sont pas que des acteur.trice.s de la filière mais pour la plupart des groupes financiers et fonds de pensions, qui malheureusement ne tarderont pas à parier sur la baisse…
Comme nous vous l’avons dit précédemment, même en utilisant ce système d’achat, nous sommes nous aussi impactés par la hausse des prix et il est pour nous impensable de changer ce système, voir pis, de baisser en qualité.
Notre différence avec la montée du marché, c’est que notre hausse en 2022 ne sera évidemment pas aussi importante, car nous avons la chance d’être soutenu par nos partenaires (production & sourceur) et nous avons toujours fait le choix, même pendant des temps difficiles pour la production, de payer un prix basé sur la qualité et donc déjà haut.
En espérant que vous comprendrez et partagerez notre analyse, de l’importance de soutenir une filière vertueuse et rémunératrice pour l’ensemble des acteur.trice.s qui apportent une valeur ajoutée sur ce magnifique produit que l’on vénère chez Piha !
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Louise Maurin Chargée de communication, Café Piha 0789477254 | maurin.louise10@gmail.com |